jeudi 4 juin 2009

Inauguration de Foto Povera 5 à l'Opal Gallery d'Atlanta (4 juin 2009, 18 h-21h)

Photo Bruno Debon,
de la série "Spectres et Divertissements"
(Photophonie)





Ce collectif informel réunit des photographes adeptes des pratiques alternatives : sténopé, Holga, Diana et autres appareils-jouets, Brownie box...
Yannick Vigouroux

This informal collective brings together talented photographers who take an alternative approach to their medium by using sténopé, Holga, Diana and other toy-cameras. Brownie box...
Curated by: Yannick Vigouroux.



« Widows & FOTO POVERA 5


« Pourquoi cette récurence du motif hopperien de la fenêtre, chez les artistes qui exposent àl'Opal Gallery, qui a tant orienté à l'évidence notre sélection d'images, avec Constance, pour Foto Povera 5.

Tant cela semblait évident ?...

Quelques pistes de réponses... auxquelles j'ai tant pensé ces derniers mois.

La fenêtre, rectangle ou carré voire cercle transitionnels entre l'intérieur et l'extérieur, s'ouvre ou se referme, tel un obturateur d'appareil-photo, sépare et relie l'espace de l'intimité (celui du retrait introspectif ?) et l'espace publique (celui de l'exposition socio-professionnelle ?).

La fenêtre est aussi un miroir, parfois, comme je l'ai constaté chez certains auteurs...



Photo Didier Cholodnicki, « Andalousie, Espagne »
de la série « De nul part »
(Diana)




Une constatation s'impose, vis à vis de ces photos, selon moi : dans ces images, les fenêtres, avec leurs stores et leurs rideaux, et avec d'infinies nuances entre l'opacité absolue et la clarté aveuglante, éclairant ou assombrissant au contraire la pièce qu'on imagine volontiers « cubique » (qu'elle soit hors cadre ou non), oui cette ette pièce ressemble alors beaucoup à cette camera obscura dont on connait le principe depuis l'Antiquité ; et à ces sétnopés – simples boîtes à images percées d'un trou, dénuées d'optiques – et aussi , à peine plus élaborés, à ces box brownie et autres appareils d'amateur ou jouets !...

A la réflexion, ces images souvent percées – ou refermés par elles – de fenêtres, évoquent beaucoup cette expérience originaire que tant d'entre nous ont vécu : on habite occasionnellement ou l'on se promène, l'été le plus souvent (mais pas forcément, mais cela marche mieux lorsque la lumière est forte), dans une maison, ou une autre construction. Et venant d'un trou dans le mur, accidentel ou non, la lumière extérieure projète une image inversée et mouvante inattendue, « transparente », « blanche » sur le mur opposé. C'est « magique », semble-t-il...

Mais, plus fréquement, dans notre quotidien, ce sont des ombres portées et donc sombres, à la manière de celles, plus angoissantes, du cinéma expressionniste allemand des années 1920 (je pense en particulier à Murnau et à son célèbre Nosferatu...), inversées comme un négatif, que nous rencontrons.

Reste que le bâtiment destiné à une toute autre fonction au départ que celle d'être une grande « camera obscura » ou « lucida », habité mais parfois abandonné et même en ruines, s'apprente souvent dans ces photos exposées à Atlanta à des fabriques d'images mentales : c'est la raison pour laquelle, nous photographions ainsi, et choissions c'est lieux – et avons choisi tout naturellement ces images pour l'exposition.

Nous avons tous vécu notre chambre d'enfant, .. vivons adultes dans notre appartement ou l'une des pièces de notre maison, que nous le sachions ou non, comme dans un sténopé, me semble-t-il. Une boîte à recevoir, enregistrer, et, en même temps, le plus souvent, à fabriquer ces images ?...

(Yannick Vigouroux, 2 juin 2009) »



Un grand merci à Constance pour son invitation et à tous les photographes américains et européens qui ont accepté de participer à cette aventure avec autant d'enthousiasme !

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