dimanche 10 janvier 2010

Les trains de lumière



© Photos Yannick Vigouroux,
« Windows, train Paris-Caen, déc. 2009 »
(Canon PowerShot SX110 IS)






Après avoir multiplié pendant deux ans les prises de vue à l'aide de téléphones mobiles et de sténopés numériques, j'ai récemment ressenti le besoin, tout en en poursuivant ces expérimentations, de renouer avec une photographie plus « sérieuse ».

Afin de faire de la photo argentique piquée et nette, j'envisage de faire réparer un boîtier moyen format délaissé depuis des années, et j'ai fait l'acquisition d'un boîter semi-amateur (ou semi-pro ?) : un Canon PowerShot SX110 IS. Je tiens à ce genre de précision (même si c'est sur un mode un peu ironique). Comment faire totalement le deuil de plus de 150 ans d'utopie techniciste ? Feuilleter, comme je l'ai fait récemment, un catalogue décrivant les caractéristiques techniques des derniers appareils numériques, toujours plus performants, je trouve cela aussi aussi fastidieux que de me plonger dans une revue consacrée aux automobiles, ou à l'informatique. Dimensions, ergonomie, vitesses etc., autant de termes communs aux différents catalogues et revues... Pourtant, et comme mon père m'avait demandé de le conseiller pour l'acquisition de deux appareils compacts destiné à mon frère et à ma soeur, je me suis plié à l'exercice... Moi qui aime tant malmener les conventions, voir arracher l'optique d'un appareil pour en faire un sténopé, j'ai décidé de redevenir quelque temps un praticien conventionnel voire délibérément ennuyeux. Un « bon élève ».

Mais rien n'y fait : à l'occasion d'un voyage en train entre paris et Caen à Noël, les images du magnifique Train de lumière de Bernard Plossu (éditions Yellow Now, 2001), j'ai multiplié, alors que nous traversions la campagne normande enneigée, les vues floues, fasciné par les métamorphoses que j'obtenais en jouant avec les reflets dans les fenêtres et la fluide déstructuration du paysage...


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